Le 6 octobre dernier, le Togo a présenté à Genève, son rapport au Conseil des droits de l’homme dans le cadre du mécanisme de l’Examen Périodique Universel (EPU) à l’issue duquel des recommandations ont été formulées notamment pour une bonne administration de la justice.
Le Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH-Togo) a de son côté, organisé du 11 octobre au 9 décembre dernier, six ateliers de renforcement des capacités des magistrats des tribunaux et des officiers de police judiciaire (OPJ) sur toute l’étendue du territoire national, respectivement dans les régions des Savanes, de la Kara, Centrale, des Plateaux, Maritime et de Lomé Commune.
A Bamako s’est tenue en décembre dernier, une Conférence régionale sur l’impunité, la justice et les droits de l’homme à Bamako, dont une Déclaration a sanctionné les travaux. Parmi les participants se trouvaient notamment les ministres de la Justice, des droits de l’Homme ainsi que la Représentante-Résidente du HCDH au Togo.
Pour une appropriation des recommandations de ces rencontres dans le but de rechercher les voies et moyens pour leur mise en œuvre, un atelier de restitution aux institutions étatiques et aux partenaires en développement de l’ensemble des résultats s’est ouvert ce mercredi à Lomé, a constaté un journaliste de l’Agence Savoir News.
Organisée par le Bureau du HCDH au Togo, cette rencontre de trois jours, regroupe magistrats, des officiers de police judiciaire, responsables de l’institution nationale des droits de l’homme et de la société civile, ainsi que ceux des agences des Nations Unies présentes au Togo.
Les six ateliers de renforcement des capacités des magistrats des tribunaux et des officiers de police judiciaire (OPJ) ont permis aux participants de produire douze documents à raison de deux documents par atelier et par sous-thèmes. Les magistrats des tribunaux et OPJ bénéficiaires de la formation avaient été désignés par les soins des ministères de la justice et de la sécurité.
Les ministères partenaires ont désignés chacun un point focal pour prendre part à tous les ateliers aux côtés des magistrats des tribunaux et des OPJ. Ont également pris part aux différents ateliers la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) et le Barreau.
S’agissant des recommandations issues de l’EPU relatives à l’administration de la justice, elles invitent le gouvernement togolais à poursuivre et à réaliser les objectifs du programme national de modernisation de la justice notamment à travers les poursuites des réformes pénales et pénitentiaires ainsi que la mise en œuvre des recommandations à venir de la Commission Vérité, Justice et réconciliation (CVJR).
Quant à la rencontre de Bamako, les participants ont déclaré que la justice est le socle de la démocratie et le garant de l’Etat de droit, qu’elle est indissociable de la promotion et de la protection des droits de l’homme et de la lutte contre l’impunité et qu’il est impérieux de la renforcer tant aux plans national, régional qu’international, dans le respect des principes et normes universels.
A l’ouverture de cet atelier de restitution ce mercredi, la Représentante-Résidente du HCDH au Togo a invité les participants à non seulement se familiariser et à prendre connaissance des différents documents, mais aussi et surtout à définir des actions de mise en œuvre à court, moyen et long terme.
« Une des meilleures manières de garantir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales et de lutter efficacement contre les injustices et l’impunité est de veiller au renforcement d’un système judiciaire indépendant, impartial et crédible. Ainsi, une bonne administration de la justice est un élément clé de l’Etat de droit, de la lutte contre l’impunité, de la bonne gouvernance et particulièrement du respect des droits de l’homme », a souligné Mme Olatokunbo IGE.
« Je reste convaincue que vos travaux apporteront un changement, une amélioration et une précieuse contribution à la modernisation de la justice et au renforcement du système judiciaire du Togo. Nous savons compter sur la détermination et la disponibilité des plus hautes autorités politiques du pays qui accorderont, j’en suis persuadée, une attention particulière aux résultats de vos travaux », a-t-elle indiqué.
« Le HCDH, conformément à son mandat, ne ménagera aucun effort pour accompagner le Togo dans ces actions allant dans le sens de la lutte contre l’impunité, la bonne gouvernance démocratique, le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales », a jouté Mme IGE.
Selon Agnina Yacoubou, directeur de cabinet du ministère de la justice – représentant son ministre -, cet atelier de restitution est un « appui inestimable » que le HCDH apporte au ministère de la Justice.
« Le respect des droits de l’homme représente un socle sur lequel doivent reposer les structures politiques démocratiques. La réalisation de la liberté génère la volonté et rend possible le progrès économique et social. L’instauration de la justice et du progrès économique et social jette les bases de la paix, de l’unité et de la solidarité », a-t-il précisé, affirmant que la justice est « essentielle pour la réalisation des droits de l’Homme ». FIN
Nicolas KOFFIGAN
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