La marche organisée samedi dernier à travers les rues de Lomé pour « dire non aux violations récurrentes des droits de l’Homme », « sonne le début d’un processus de grand rassemblement de toutes les synergies », ont estimé mardi, les Organisations de défense des droits de l’Homme (ODDH).
Quelques milliers de togolais étaient dans les rues de Lomé samedi dernier, suite à l’appel de huit Organisations de défense des droits de l’Homme (ODDH) pour « dire non aux violations récurrentes des droits de l’Homme ».
C’est la deuxième fois que ces ODDH appellent à manifester. Le 12 janvier dernier, les responsables de ces Organisations de défense des droits de l’Homme étaient dans les rues de Lomé pour les mêmes motifs.
Dans un communiqué transmis à l’Agence Savoir News, ces ODDH « se félicitent du succès total de cette marche qui vient de démontrer qu’en matière de droits de l’Homme, tous les citoyens sont concernés au-delà de toutes les considérations partisanes »
Elles « tiennent à rappeler qu’elles n’entendent plus jouer le rôle de sapeur pompiers ou de médecins après la mort mais rassurent les populations togolaises qu’elles prendront toute leur responsabilité à chaque fois que les droits des citoyens seront bafoués ».
Cette marche « sonne le début d’un processus de grand rassemblement de toutes les synergies, de toutes les forces vives de la nation qui désirent un autre Togo, à dire haut et fort avec la synergie des ODDH, +ça suffit, sauvons le Togo !+ », souligne le communiqué.
« Les ODDH tiennent à souligner que la plate forme revendicative du 12 janvier 2012 adressée au chef de l’Etat, à laquelle viennent s’ajouter d’autres revendications ne peuvent rester lettre morte. Elles invitent à cet effet le gouvernement à y répondre dans un bref délai », poursuit le communiqué.
Elles ont dressé un chapelet de « doléances » dont notamment la libération de tous les prisonniers politiques, la réouverture de la radio x-solaire, l’adoption de mesures urgentes pour juguler la vie chère, la publication sans délai du rapport de la CNDH sur les allégations de torture ainsi que la poursuite, le jugement et la condamnation des tortionnaires et la fermeture de l’Agence Nationale de Renseignement.
Elles exigent également la mise en œuvre effective, sincère, de manière concertée et consensuelle de toutes les recommandations faites par la Mission d’Observation de l’Union Européenne après les législatives de 2007 et la présidentielle de 2010, associant tous les acteurs de la vie sociopolitique, y compris les Organisations de la Société Civile en général et les ODDH en particulier, avant d’envisager tout processus électoral digne de ce nom.
Mais toutes les organisations de défense des droits de l’Homme ne sont pas sur la même longueur d’onde.
Lundi, le Mouvement Togolais de Défense des Libertés et des Droits de l’Homme (MTDLDH) a dénoncé des « manifestations à la hussarde » de « certaines » organisations de défense des droits de l’Homme « qui mettent en avant des revendications politiques ignorant à dessein les vrais défis de l’heure et les réelles préoccupations des populations ».
Selon le MTDLDH dans un communiqué transmis à l’Agence Savoir News, « le frissonnement de la rue et les invectives qui l’accompagnent non seulement nous interpellent ; mais posent aussi, la question de l’instrumentalisation et de la crédibilité de nos actions ».
Ce Mouvement avait invité « toutes les organisations de la société civile notamment les ODDH à agir et interagir autrement pour les droits de l’homme dans notre pays en exigeant par des actions plus crédibles :
• Un dialogue fort et dynamique avec la classe politique et la société civile ;
• La souscription au code de bonne conduite par les autres partis politiques surtout l’ANC et le CAR ;
• La mise en œuvre des importantes et fondamentales réformes électorales formulées par les missions d’observation des élections de l’UE ».
Junior AUREL
Savoir News, La Maison de l’INFO
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