Les populations abidjanaises ont savouré la troisième victoire de leur sélection nationale face à l’Angola (2-0) en match de poule comptant pour les phases finales de la CAN-2012 sans débordement d’enthousiasme populaire, attendant la consécration continentale au terme de la compétition prévue pour le 12 février, selon l’agence Xinhua.
Sans encaisser de but au premier tour de la plus prestigieuse compétition africaine, les Eléphants de Côte d’Ivoire terminent premiers de la poule B, se qualifiant pour les quarts de finale avec le Soudan (2ème), après la sortie prématurée dès ce premier tour de l’Angola (3ème) et du Burkina Faso (4ème).
« On est trop fort. Même l’équipe B a produit un spectacle à la hauteur de leurs aînés », se réjouit Jean Yves Donald, qui dit avoir regardé la rencontre projetée sur un écran géant par une entreprise de téléphonie mobile au stade d’Angré à Cocody, quartier nord d’Abidjan.
Pour le match contre l’Angola, le sélectionneur ivoirien, François Zahoui, a mis au repos les titulaires et formé une équipe avec les remplaçants.
« Nous sommes les seuls qui tenons encore notre rang de leader et je suis convaincue que y’a rien en face », après la sortie du Sénégal, de l’Angola et du Maroc, autres sélections qualifiées de favorites au démarrage de cette 28ème Coupe d’Afrique des nations, s’exclame une gérante de cabine, Jeannette, qui a suivi le match sur un téléphone portable.
Des supporters estiment que Zahoui François est « un excellent entraîneur » parce que « non seulement il a mis au repos tous les cadres, mais il a fait jouer tous les remplaçants, et ce qui est fantastique, c’est que ces petits nous ont fait honneur ».
C’est le cas de Christophe Noubouzan, journaliste-étudiant pour qui « les Eléphants retrouvent enfin l’esprit d’équipe et la rage qui leur manquait depuis plusieurs années ».
« On peut tirer le chapeau à Zahoui parce que ce ne sont pas leurs qualités qui faisaient défaut mais plutôt leur état d’esprit « , soutient-il.
Composée de stars disparates évoluant dans les plus prestigieux championnats européens, la sélection nationale ivoirienne souffrait de l’égo de certains joueurs qui mettaient à mal la cohésion du groupe.
Un mal dont l’entraîneur est en phase de venir à bout au sein des athlètes de la fournée de ce Gabon-Guinée Equatoriale 2012, selon Christophe Noubouzan.
« C’est vrai qu’on a eu un peur à un moment mais Yéboua Daniel ( le gardien de but) a été à la hauteur de Copa Barry (remplaçant). Il a préservé nos cages vides. Donc en attendant les autres matches, on a la meilleure défense sans aucun but encaissé, en plus d’avoir gagné tous nos matches. N’est-ce pas beau ça ? », lance-t-il.
« La Côte d’Ivoire avance judicieusement vers le sacre », se contente de souligner Gérald Kouhou, de l’administration du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Treichville, pour qui « le niveau des Ivoiriens est relativement bon cette année » et augure d’ une victoire finale au soir du 12 février.
M. Kouhou dit faire confiance aux nouveaux promus « inconnus » à l’image de l’attaquant Bony Wilfried dont il salue « la technique, le baroud et l’altruisme » dont il a fait preuve avant d’inscrire le deuxième but Ivoirien.
Mais, dans leur majorité, les Ivoiriens restent réservés.
A l’instar du sélectionneur national, ils préfèrent attendre de remporter le tournoi avant de montrer leur joie.
« Le soulagement sera de ramener la coupe. Il y a des éloges, mais si on ne va pas jusqu’au bout, tout ce qu’on aura fait tombera à l’eau. On garde la tête froide. Je serai heureux quand on aura atteint l’objectif qui est de faire plaisir au peuple ivoirien », tempère-t-il soulignant que la Côte d’Ivoire a » toujours été favorite » au début de chacune des précédentes Can sans succès, hormis la victorieuse aventure de 1992 dont ils n’étaient pourtant pas favoris.
Les Eléphants croiseront samedi en quart de finale l’un des pays organisateurs, la Guinée équatoriale.
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