C’EST PAS BON : Malgré des mentions « interdiction d’uriner : amende 5.000 » ou « on n’urine pas ici : 100 coups bien appliqués », ça sent parfois l’urine
« Interdiction d’uriner : amende 5.000 », « On n’urine pas ici : 100 coups bien appliqués », « don’t pisse here »… Telles sont des mentions souvent visibles sur certains murs de la capitale togolaise.
Dans plusieurs quartiers périphériques de Lomé, 3 murs sur 10 sont souvent frappés de ces phrases qui parfois, repoussent. Mais, a-t-on vraiment besoin aujourd’hui de placarder une banderole ou une pancarte, ou encore salir son mur pour rappeler aux gens, qu’on ne doit pas uriner n’importe où et n’importe comment ?
« Plus de notion de bonne conduite dans la ville. Les gens urinent partout. Il suffit seulement qu’ils sentent le besoin. Le premier mur qu’on trouve est aussitôt +arrosé+. C’est très mauvais », déplore Elias Adjitan, agent collecteur d’ordures dans une petite société.
« Certaines personnes urinent parfois dans des paniers d’ordures déposés devant les maisons. Ils le font souvent la nuit, si bien que tout sent l’urine lorsque nous venons ramasser les ordures », ajoute-t-il.
Le phénomène est constant dans la ville. Des gens n’hésitent pas à uriner n’importe comment contre les murs. Difficile de longer certains murs de la capitale. Ils sont « arrosés » constamment, surtout lorsqu’il y a une petite buvette à côté.
« Nous ne pouvons plus respirer dans la maison. Ce sont souvent les clients de la buvette en face de nous, qui font ce désordre. Quand ils finissent de prendre leurs bouteilles de bière, c’est contre notre mur qu’ils urinent, malgré la petite plaque posée à côté pour les menacer. Des conducteurs de taxi-motos le font également », confie Afiavi, couturière à Hedrzanawoé.
Sur la plaque contre le mur de la maison d’Afiavi, on pouvait lire : « Interdit d’uriner ici. Amende 5.000 F ».
« Tout ce qu’on écrit sur les murs, ne dit plus rien à ceux là qui urinent partout. C’est plutôt contre ces murs là, qu’ils urinent correctement. Ce n’est pas du tout bon », renchérit Edith, vendeuse du riz.
« Ce n’est pas seulement contre les murs que les gens urinent. Ils urinent partout. Je ne peux pas vous dire ce que je vois ici. D’autres restent au milieu de la voie pour uriner. Certains le font même dans les caniveaux, juste à côté. Et ils sont prêts à vous insulter. Nous devons prendre conscience, car ce que nous faisons est très mauvais. Les autorités doivent encore jouer au gendarme pour cela ? Non, non ; non… », souligne Edith très en colère.
« Pire encore, certaines personnes urinent dans des sachets plastiques et les jettent dans la nature. Ce sont souvent les +zémidjans+ qui le font », poursuit-elle.
« Il y a des WC publics dans la ville. Celui qui sent vraiment le besoin là où il n’y a pas de WC public, peut rentrer dans une maison et expliquer poliment sa situation aux gens. Ils ne refuseront pas », ajoute cette vendeuse.
De l’avis des spécialistes, l’’urine est un liquide organique composé des déchets de l’organisme.
« L’urine est secrétée par les reins par filtration du sang, puis par récupération des molécules de l’urine primitive pour former l’urine définitive, qui sera expulsée hors du corps par le système urinaire. L’urine contient de nombreux produits chimiques. Le principal déchet que contient l’urine est l’urée », explique, docteur Yves Messan Atchindi, en service dans une clinique privée.
« Les odeurs de l’urine varient en fonction de ce que nous mangeons et également d’un patient à un autre. Par exemple les urines ont une odeur âcre quand un patient est infecté par des colibacilles. Elles ont une odeur d’ammoniaque, quand le patient souffre de fermentation. Il est donc très dangereux d’uriner n’importe où et n’importe comment », souligne Dr Atchindi.
A bon entendeur….
Edem Etonam EKUE
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