Mgr Nicodème Barrigah-Benissan, président de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) a invité samedi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), les togolais à « unir » toutes leurs « forces » et à « regarder dans la même direction en puisant l’énergie nécessaire dans leur foi », s’ils veulent « vaincre les démons des violences d’hier pour marcher résolument vers un lendemain serein et apaisé ».
« Si nous voulons vaincre les démons des violences d’hier pour marcher résolument vers un lendemain serein et apaisé ; si nous voulons sortir des ornières de nos divisions pour bâtir une nation prospère, nous devons unir nos forces et regarder dans la même direction en puisant l’énergie nécessaire dans notre foi ou au plus profond de notre être », a déclaré Mgr Barrigah-Benissan à l’ouverture des audiences publiques, privées et à clos à Kpalimé.
Dans cette localité, les audiences porteront sur divers événements, notamment les conflits intercommunautaires de Bodjé qui ont mis à mal la coexistence pacifique entre allogènes et autochtones dans la région des Plateaux Ouest, avec comme conséquence les déplacements de populations, diverses violations des droits de l’homme perpétrées avant 2005 et enfin sur les violences sociopolitiques consécutives à la proclamation des résultats de la présidentielle de 2005.
Selon Mgr Barrigah-Benissan, « c’est ensemble que nous parviendrons à la réconciliation ».
« Nous devons regarder la réalité en face pour reconnaître humblement nos erreurs, implorer sincèrement le pardon et laisser tomber les rancœurs », a-t-il souligné.
Le Prélat a une fois encore invité « ceux qui sont encore sceptiques ou réticents, pour des raisons sans doute valables, à donner une chance à la paix en privilégiant le pardon et en renonçant à la vengeance ».
« C’est dans nos cœurs que nous mènerons et gagnerons le combat pour le pardon et la réconciliation au terme d’un cheminement individuel et collectif difficile sans doute, mais porteur de félicité et gage de notre survie collective. Que la grâce de Dieu, en qui nous croyons, nous y aide », a-t-il ajouté.
Les audiences de la CVJR sont consacrées à la recherche de la vérité sur les violences électorales et autres violations des droits de l’homme qui sont survenues dans notre pays entre 1958 et 2005 dans le cadre des séances publiques, à huis clos et privées qui donnent la parole aux victimes, témoins et aux auteurs présumés.
Rappelons que la CVJR est l’émanation d’un processus lié à la quête de la concorde nationale susceptible de permettre au Togo de panser les séquelles de ses développements historiques conflictuels. Elle a pour mission de déterminer, à travers un rapport circonstancié et détaillé, les causes, l’étendue et les conséquences des violations des droits de l’Homme et les violences qui ont secoué les fondements de la communauté togolaise de 1958 à 2005.
Elle doit, in fine, proposer des mesures susceptibles de favoriser le pardon et la Réconciliation.
Le Togo a été, secoué par une série de violences, notamment lors des scrutins présidentiels.
De Kpalimé, Nicolas KOFFIGAN
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