Ouverts lundi dernier à Lomé, les travaux de la réunion régionale sur « l’accès des femmes aux services juridiques et judiciaires en Afrique » ont pris fin mercredi après-midi, avec l’adoption d’un « plan d’action » pour la période 2012-2020, a constaté un journaliste de l’Agence Savoir News.
C’est la directrice de la promotion de la femme Mme Léontine Akapko qui a clôturé les travaux de cette réunion.
Quelque 66 participants dont des représentants des ministères des femmes et de la justice, d’organisations de droits des femmes ont participé aux débats dans un grand hôtel de la capitale togolaise. Ils sont venus de 26 pays d’Afrique dont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Liberia, l’Afrique du Sud, le Kenya, la Mauritanie et le Togo.
Cette rencontre a été organisée par le bureau sous-régional de l’Afrique de l’ouest de Wildaf en collaboration avec le gouvernement togolais avec le soutien de la Commission Economique de l’Afrique (CEA), de l’UNFPA-Togo, du MDG3 FUND, la francophonie, du ministère Néerlandais des affaires étrangères, de l’African Developpement Fund (AWDF) et de l’American Jewish World Service (AJWS).
La réunion vise notamment à faire le point sur les avancées obtenues en matière de services juridiques et judiciaires des femmes, afin d’identifier les nouvelles actions stratégiques à mettre en place dans le futur.
A l’issue des débats, un « plan d’action » pour améliorer l’accès des femmes aux services juridiques et judiciaires en Afrique, couvrant la période 2012-2020 a été adopté par les participants.
Ce « plan d’action » est axé sur six grands points : le Partenariat (entre Etats, Institutions et société civile, entre Organisations de la société civile et avec les partenaires au développement), l’accès aux systèmes judiciaires formels, les initiatives d’éducations et d’assistance juridique aux femmes, les recours régionaux et internationaux de règlement de conflits, les violences et accès à la justice et les mécanismes traditionnels de règlement des conflits.
Chaque point renferme les principaux éléments à savoir: les objectifs, les actions, les résultats et les auteurs.
Par exemple le volet « Partenariat » a pour objectif de mettre en place de partenariat entre les divers intervenants en matière d’accès des femmes à la justice. Mais quelles sont les actions à mener ? Il faut l’adoption d’une politique « Genre » dans le ministère de la justice en vue d’actions coordonnées entre les différents partenaires et la formalisation des partenariats entre l’Etat et la société civile d’une part, et entre les organisations de la société civile, d’autre part.
« En dehors de l’axe partenariat, nous avons envisagé la question d’institution des systèmes judiciaires formels, et nous avons constaté que ces institutions en l’état actuel, ne donnent pas encore pleinement satisfaction en matière d’accès des femmes aux services juridiques et judiciaires en Afrique », a expliqué à l’Agence Savoir News, Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, coordinatrice sous-régionale (Afrique de l’ouest) de Wildaf.
« Nous avons identifié un certain nombre d’actions concrètes en direction des acteurs de ces institutions, notamment les actions de renforcement des capacités. Il est aujourd’hui indispensable que durant des formations au profit des acteurs judiciaires y compris les auxiliaires de justice – des avocats, des notaire etc…- on puisse intégrer la question des droits des femmes, du genre et les violences faites aux femmes, de manière à ce qu’ils soient plus compétents et plus outillés pour faire face aux litiges qui seront portés devant eux et qu’ils rendent des décisions qui soient plus conformes aux droits des femmes », a-t-elle souligné.
« Nous avons aussi envisagé que les institutions judiciaires soient décentralisées pour être plus proches des populations et qu’on créée des mécanismes alternatives de règlement des conflits, telles que les maisons de justice qui existent par exemple au Sénégal », a ajouté Mme Adjamagbo-Johnson.
La directrice de la promotion de la femme a, de son côté, salué la qualité des débats, affirmant que ce « plan d’action » constitue une première étape dans l’accès des femmes aux services juridiques et judiciaires.
« La seconde étape réside dans l’investissement personnel et institutionnel de chaque participant et organisation dans la mise en œuvre du plan d’action. La dernière et non moindre étape, demeure la mobilisation des ressources à travers l’appui des partenaires techniques et financiers qui ont appuyé l’organisation de la présente rencontre et ceux qui pourront être identifiés dans les jours à venir », a précisé Mme Akapko.
Les participants à la réunion de Lomé ont recommandé la mise en place d’un comité de suivi avec la participation des partenaires au développement. Une évaluation de la mise en œuvre de ce plan d’action sera faite à mi-parcours en 2015.
La réunion ayant pris fin ce mercredi, elle sera suivie d’une Assemblée générale (AG) du WILDAF/FEDDAF prévue jeudi et vendredi.
Cette AG régionale du réseau qui va regrouper des représentants d’organisation membres du réseau, s’inscrit dans la nécessité de redonner un nouveau souffle au réseau, face aux défis qui s’imposent en matière de droit des femmes africaines.
Rappelons que WILDAF/FEDDAF est un réseau pour les droits des femmes, destiné à renforcer les stratégies qui lient le droit au développement.
Le réseau régional WILDAF est composé de 24 pays africains notamment : le Bénin, le Botswana, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’ivoire, le Ghana, la Guinée, le Kenya, le Lesotho, le Malawi, le Mali, l’Ile Maurice, la Namibie, le Nigeria, le Sénégal, l’Afrique du Sud, le Soudan, le Swaziland, la Tanzanie, l’Ouganda, le Togo, la Zambie et le Zimbabwe.
Junior AUREL
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