Frédéric Merlet quitte définitivement le Togo après trois années à la tête du Service de Coopération et d’Action Cultuelle (SCAC) de l’Ambassade de France au Togo. Ce dernier, dans une interview à l’Agence Savoir News, dresse un petit bilan des activités menées à la tête du SCAC ces deux dernières années. Il jette également un petit regard sur la presse togolaise, notamment la presse privée.
Savoir News: Vous avez fini votre mission à la tête du SCAC, après trois années d’intenses activités. Quel bilan dressez-vous ?
Frédéric Merlet:<
/strong> Mes trois années passées au Togo ont été très intenses et le SCAC que je laisse à mon successeur, M. Etienne CAZIN, est sensiblement différent de celui qui m’a accueilli en septembre 2008. Sur cette période, en effet, le dispositif de la coopération française a opéré d’importantes mutations. Mon premier travail a consisté à accompagner celles-ci. Certains changements commencent à être perceptibles pour le public togolais : je pense par exemple à la naissance de l’Institut Français du Togo, créé en fusionnant une partie des activités du SCAC avec celles du CCF. L’idée est de mettre en place un opérateur culturel à plus large spectre d’action et jouissant d’une plus grande autonomie financière. Le chef du service de coopération est désormais le Directeur de l’Institut français. Il est secondé par un directeur adjoint qui agit dans le cadre d’un projet d’établissement défini par une équipe qui comprend des diplomates. Cela change les approches. L’Institut français participe désormais aux missions diplomatiques générales de l’Ambassade de France, notamment celles qui consistent à resserrer les liens entre nos deux pays. Il participe aussi désormais pleinement aux missions du SCAC, notamment celles visant à valoriser les ressources humaines du Togo : création de centres de ressources et de sections préparatoires ouverts aux jeunes Togolais(e)s souhaitant présenter les grands concours francophones, consolidation de la francophonie, accueil d’un Campus France informant sur les formations supérieures.Savoir News: Quelles sont les grandes actions menées par le SCAC ces deux dernières années? Et quel est le secteur qui a le plus bénéficié du soutien du SCAC?
Frédéric Merlet: C’est incontestablement la jeunesse togolaise qui a le plus bénéficié du soutien du SCAC. Soit directement, par le biais des nombreuses bourses mises en place sur la période, soit indirectement, par l’effort soutenu fourni par le SCAC en faveur de l’enseignement supérieur togolais et de ses filières d’excellence. Outre le secteur prioritaire de la formation supérieure, mon service a aussi contribué à l’exécution des grands programmes de modernisation de la gouvernance, lancé par le gouvernement togolais, tout particulièrement dans les secteurs de la justice, de l’ingénierie des formations administratives, des finances publiques et de l’administration locale. Notre appui à la société civile a été réorienté vers des projets plus complexes et plus urbains visant à améliorer la vie de certaines catégories de population : je pense, notamment, aux projets du Fonds Social de Développement en faveur des orphelins, des jeunes étudiantes, des drépanocytaires, voire même des zémidjans.
Le secteur culturel a bien sûr fait l’objet de toute mon attention. J’ai parfois eu l’impression d’être un peu précurseur : combien de Togolais savent aujourd’hui que le Togo compte aujourd’hui de très brillants et prometteurs jeunes cinéastes ? Ils seront bientôt d’émérites ambassadeurs de votre pays. Il faut que la presse et télévisions togolaises leur ouvrent rédactions et antennes.
Enfin je ne saurai oublier notre appui à la francophonie qui a atteint son point d’orgue lors du lancement du signal de TV5Monde en décembre dernier.
Savoir News: Qu’est-ce qui vous a le plus marqué positivement au Togo? Avez-vous aussi de mauvais souvenirs?
Frédéric Merlet: Je n’ai pas de mauvais souvenirs. Bien au contraire, ceux qui me connaissent savent que j’ai particulièrement aimé travailler au Togo. J’ai été marqué par les qualités humaines et intellectuelles des Togolaises et Togolais que j’ai eu le privilège de côtoyer.
Savoir News: Quel regard jetez-vous sur la presse togolaise, surtout la presse privée?
Frédéric Merlet: J’ai beaucoup d’estime pour le difficile et indispensable métier de journaliste. J’ai du respect pour la presse togolaise et beaucoup d’admiration pour certains patrons de presse, notamment ceux qui se sont attachés à s’ouvrir à l’analyse basée sur l’investigation ou à bâtir d’autres formules d’information – la presse d’agence, par exemple, et je pense bien évidemment à « Savoir News » que j’ai vu se développer au fil de ces derniers mois et qui compte chaque jour plus de lecteurs attentifs au Togo comme en France. Pour autant, il m’est arrivé de regretter le tropisme politique marqué qui affecte les différents organes de presse.
Propos recueillis par Junior AUREL
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