Les membres de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) se préparent activement pour les prochaines audiences publiques et privées.
Ces audiences permettront de donner aux victimes et aux survivants l’occasion de témoigner et d’être entendus et offrent la possibilité de susciter un débat national et de reconnaître officiellement et publiquement les préjudices passés.
Elles constituent, de l’avis de plusieurs observateurs, la phase la plus visible du processus lié à la justice transitionnelle. Non pas seulement parce qu’elles exposent parfois, sur la place publique le face-à-face, parfois tendu entre victimes et auteurs présumés, mais aussi et surtout parce que les audiences sont la phase où la quête de la Vérité est en pleine lumière. Il s’agira de donner la parole aux victimes et faire parler les auteurs qui sont tous présents par consentement, pour reconnaître et réparer le tort vécu par les premiers et pardonner par les seconds.
A cet effet, la CVJR envisage la mise en œuvre d’un ensemble d’actions qui visent à sensibiliser les professionnels des médias, de renforcer leurs capacités professionnelles pour mieux assurer leur responsabilité sociale en vue de susciter leur adhésion et celle de l’opinion publique, indique une note de cette Commission dont l’Agence Savoir News a obtenu copie.
« Le programme d’activités de la CVJR prévoit la signature d’une charte éthique et déontologique le 1er septembre 2011 à 15H à son siège et l’organisation de six sessions de formation sous la forme d’ateliers itinérants à Lomé, Kpalimé, Sokodé et Kara du 2 au 16 septembre 2011 », précise la note.
Plusieurs thèmes seront développés au cours de ces ateliers notamment « La phase opérationnelle des audiences dans la justice transitionnelle », « Les audiences à la CVJR: Etat des lieux de l’agenda opérationnel », « Les enjeux des audiences et défis liés à la responsabilité des médias » et « l’Audience judiciaire et audiences publiques CVJR: éléments de comparaison et contraintes ».
Les ateliers aborderont également « La stratégie de mobilisation des médias à l’appui des audiences de la CVJR » et « La chronique judiciaire comme genre professionnel ».
« La CVJR espère toucher directement environ 200 professionnels des médias et indirectement les témoins, les victimes et présumés auteurs dont la couverture des témoignages sera mieux assurée et enfin le public de manière générale à travers les retransmissions en direct ou en différé des audiences », ajoute la note de la CVJR.
La CVJR est vraiment décidée à achever correctement sa mission, car cette série d’actions à l’intention des professionnels des médias interviendra, après l’atelier de formation des membres et staff technique de cette Commission pour une meilleure organisation des prochaines audiences.
Notons que la phase des dépositions s’est achevée en décembre 2010 avec 20.011 témoignages et plaintes collectées.
En rappel, la CVJR est l’émanation d’un processus lié à la quête de la concorde nationale susceptible de permettre au Togo de panser les séquelles de ses développements historiques conflictuels.
Elle a pour mission de déterminer, à travers un rapport circonstancié et détaillé, les causes, l’étendue et les conséquences des violations des droits de l’Homme et les violences qui ont secoué les fondements de la communauté togolaise de 1958 à 2005.
Elle doit, in fine, proposer des mesures susceptibles de favoriser le pardon et la Réconciliation.
Le Togo a été secoué par une série de violences, notamment lors des scrutins présidentiels.
Hame Inès GNAROU / Stagiaire
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