Les forces rebelles libyennes ont pris tôt lundi le contrôle de la majeure partie de Tripoli et mis en garde à vue deux des fils du colonel Mouammar Kadhafi, a rapporté l’agence Xinhua.
Les drapeaux de l’opposition étaient bien visibles aux premières heures de lundi sur la place Verte, au cœur de la capitale, lieu hautement symbolique où les partisans de M. Kadhafi se rassemblaient souvent durant ces dernières semaines.
Abdullah Almayhop, un haut responsable du Conseil national de Transition (CNT), a laissé entendre dimanche que les forces de l’opposition avaient pris le contrôle de toute la capitale, à l’exception de Bab Al-Aziziyah, bastion de M. Kadhafi, et qu’elles étaient en train d’enrayer les dernières poches de résistance de Mouammar Kadhafi.
Face à l’offensive de la rébellion, les forces fidèles au colonel Kadhafi ont été rapidement mises en déroute et les gardes de M. Kadhafi auraient capitulé devant les rebelles.
Jusqu’à maintenant, on ne sait pas où se trouve M. Kadhafi. Ce dernier avait promis de se battre jusqu’à sa mort et de ne jamais quitter la Libye.
Mahmoud Jibril, un haut responsable de la rébellion, a toutefois affirmé que « le combat n’était pas terminé », tout en souhaitant à la télévision rebelle que « dans les prochaines heures la victoire serait complète ».
La déroute de la défense de M. Kadhafi s’est produite après que le dirigeant libyen eut appelé dimanche à deux reprises ses partisans à prendre les armes et à se battre contre les rebelles, ajoutant que c’était dans « l’obligation de tous les Libyens de se battre et que c’était une « question de vie ou de mort ».
Le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim, a déclaré dimanche que quelque 1 300 personnes avaient été tuées dans les affrontements à Tripoli et que l’Otan était tenue pour responsable de ces effusions de sang.
Le gouvernement est prêt à négocier immédiatement avec les rebelles, a-t-il ajouté, tout en appelant l’Otan à persuader les forces rebelles d’arrêter les attaques dans la capitale.
Dans le même temps, les rebelles ont annoncé que le fils ainé de M. Kadhafi, Mohammed, s’était rendu et que son deuxième fils, Saif al-Islam, avait été capturé et gardé en un lieu sûr.
L’arrestation de ce dernier a été confirmée par le Tribunal pénal international (TPI) de La Haye, qui avait émis, en juin, un mandat d’arrêt contre M. Kadhafi, son fils Saif al-Islam et son chef des Services du renseignement Abdullah al-Senussi, pour crimes contre l’humanité.
S’exprimant à Bruxelles, le secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen a déclaré tôt lundi que le règne de 42 ans de Kadhafi sur la Libye « s’effondrait clairement », tout en appelant les forces encore fidèles à Kadhafi à arrêter la résistance et à éviter que le peuple libyen subisse plus d’effusions de sang et de souffrances.
« L’Otan est prête à travailler avec le peuple libyen et le CNT, qui assume une grande responsabilité », a-t-il relevé dans un communiqué.
« Ils doivent se rendre compte que la transition se fera en douceur et dans son intégralité, que le pays restera uni et que son avenir est fondé sur la réconciliation et le respect des droits de l’Homme », a-t-il ajouté.
L’Afrique du Sud a nié lundi des reportages selon lesquels ce pays a envoyé des avions vers la Libye pour arranger la sortie de Mouammar Kadhafi.
Lors d’une conférence de presse, la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération Maite Nkoana-Mashabane a indiqué que le dirigeant libyen ne se réfugierait pas en Afrique du Sud.
L’ Union européenne (UE) a appelé lundi le dirigeant libyen à « démissionner sans délai » et a indiqué que les préparatifs en vue de soutenir la future administration libyenne avaient déjà commencé.
« Nous assistons aux derniers moments du régime Kadhafi. J’appelle Kadhafi à démissionner sans délai et à éviter un nouveau bain de sang », a déclaré la Haute Représentante de l’ UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, dans un communiqué.
Le président américain, Barack Obama, a de son côté, exhorté Kadhafi à « abandonner son pouvoir tout de suite et pour tous ».
La Libye est en proie depuis plusieurs mois à des turbulences meurtrières qui ont secoué l’Asie de l’Ouest et l’Afrique du Nord, suite aux troubles qui avaient ébranlé la Tunisie.
Des puissances militaires occidentales sont intervenues en Libye en mars dernier sous l’enseigne d’une résolution adoptée par les Nations unies pour protéger les civils libyens et l’Otan a pris la tête de la mission quelques semaines plus tard.
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