Condamnation de l’ex-Premier ministre Eugène Adoboli: « Une parodie de justice », selon Agbéyomé Kodjo

L’ancien Premier ministre et président de l’Organisation pour Bâtir un Togo Uni et Solidaire (OBUTS, opposition), Gabriel Messan Agbéyomé a qualifié mardi de « parodie de justice » le procès ayant conduit à la condamnation de l’ancien Premier ministre Eugène Adoboli à 5 ans de prison ferme pour détournement.

M.Adoboli a été condamné jeudi dernier par contumace à 5 ans d’emprisonnement pour détournement de fonds publics.

Il lui est reproché d’avoir pioché dans le budget consacré à la construction des villas de la Cité OUA à Lomé.

Saïbou Samarou, ancien secrétaire d’Etat et Hope Agboli, ancien ministre de l’urbanisme et de l’habitat et Conseiller à l’ambassade du Togo en France, tous deux impliqués dans ce dossier ont été condamnés chacun à 8 ans d’emprisonnement ferme. Les trois personnes condamnées doivent payer à l’Etat, une somme de 500 millions à titre de dommage et intérêt.

« La parodie de justice qui vient ainsi de nous être servie à nouveau ressemble (…) à celle qui fut infligée à un autre serviteur de la République, accusé faussement d’avoir des crédits alloués par des Banques à l’institution dont il avait la charge », a déclaré Agbéyomé Kodjo lors de la journée jeûne et de prières organisée par son parti.

« Paradoxalement, l’ancien Premier ministre Eugène Koffi Adoboli dont je peux témoigner de la droiture morale et de l’innocence dans le scandale de l’affaire dite de la cité OUA, fera les frais avec deux autres lampistes d’une diversion qui n’avait pour objet que d’adresser un mystificateur signal à la communauté des bailleurs de fonds du Togo », a-t-il indiqué.

Selon lui, il s’agit d’un « simulacre de procès au relent politique ».

« (…) Des condamnations sont prononcées contre des justiciables au cours d’un simulacre de procès au relent politique, sans offrir aux présumés coupables le droit d’organiser leur défense, afin que le jugement prononcé soit juste, équitable et accepté », a-t-il poursuivi.

« Il est grand temps qu’on cesse de ridiculiser le Togo, et de traîner sa dignité dans la boue, au moyen de méthodes et pratiques qui bafouent les principes élémentaires de droit reconnu à tous par la déclaration universelle des droits de l’homme et des libertés, la charte africaine des droits de l’homme et la Constitution togolaise », a souligné Agbéyomé Kodjo.

Eugène Adoboli a de son côté, rejeté toutes les accusations portées contre lui, affirmant qu’il n’a jamais puisé dans les caisses de l’Etat togolais.

« A aucun moment : avant, pendant ou après, je n’ai puisé dans les caisses de l’Etat. Bien au contraire, j’ai usé de mes propres deniers jusqu’à mes dernières économies pour préfinancer certains frais notamment les missions à l’étranger et des réceptions de VIP », avait déclaré lundi, M.Adoboli joint au téléphone par la rédaction de la radio privée Légende Fm.

Il s’est dit « choqué, blessé, meurtri et déçu » par cette décision de justice.

« Mon rôle dans la construction de la Cité s’est limité à contresigner les chèques qui m’étaient présenté (…) Les chèques que j’ai contresignés étaient au préalables soumis à des contrôles par des ministères concernés avant mon bureau. En plus, les chèques étaient libellés au nom des prestataires de services. Tout ceci pour réaffirmer que je n’ai jamais détourné, pas un centime du Togo », a souligné M.Adoboli.

Lambert ATISSO/Junior AUREL

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