Pour la deuxième année consécutive, les médecins de l’Ong Internationale « Aimes-Afrique » ont posé leurs valises dans la préfecture de la Kozah (environ 420 km au nord de Lomé) où se déroulent depuis samedi dernier, les luttes traditionnelles ou « Evala », a constaté le correspondant permanent de l’Agence Savoir News sur place.
Principal objectif: mener une campagne de sensibilisation et de dépistage volontaire et anonyme de masse du Vih/sida avec une « stratégie avancée » de riposte contre la pandémie durant cette fête annuelle des « muscles », rite initiatique auquel sont soumis les jeunes Kabyè pour accéder à l’âge d’homme.
Ces médecins bénévoles procèdent également à une campagne de recensement des cas chirurgicaux
De l’avis de plusieurs observateurs, cette campagne suscite un engouement terrible devant les différents stands de dépistage, installés par l’Ong pour l’occasion.
En moins d’une semaine, environ 3.207 personnes pour la plupart des jeunes ont déjà fait leur test au Vih/sida, selon les statistiques publiées jeudi soir par l’Ong « Aimes-Afrique ».
Sur cet effectif, quelque 3.138 tests sont négatifs, 46 positifs et 3 indéterminés, affichent les mêmes chiffres.
Pour le recensement des cas chirurgicaux, 153 personnes attendent des interventions chirurgicales (46 en chirurgie générale et 97 en ophtalmologie).
« +Aimes/Afrique+ fait un travail excellent sur le terrain. J’avoue que c’est un groupe de médecins bien organisés. Ils maîtrisent vraiment leur travail », confie Abalo Sassaoublé, l’un des notables de Pya, rencontré lors de la grande finale disputée ce jeudi sur le terrain rouge de Kagnalada.
Pour dame Adiwadé, responsable d’un groupement de femmes, +Aimes/Afrique+ est une Ong à encourager et à soutenir dans ses actions.
« Ce sont des médecins compétents, car je l’ai vus à l’œuvre l’année dernière pendant les Evala et surtout à Dapaong en septembre 2010. Ils ont opéré avec grand succès, ma tante qui traînait un fibrome », témoigne Mme Adiwadé qui venait de faire son de dépistage au Vih/sida.
Des journalistes rencontrés sur le terrain ont également salué les activités menées par cette Ong depuis le début des Evala.
« +Aimes/Afrique+ est une Ong qui nous séduit depuis le démarrage des Evala. La sensibilisation est bien faite avec des équipes bien formées sur le terrain. A travers des explications et des conseils, je viens également de me soumettre et pour la première fois au test du Sida », affirme le journaliste d’une radio privée de Lomé qui séjourne dans la Kozah depuis mardi pour de petits reportages.
« Pour les +Evala 2011+, la stratégie adoptée par ces médecins aux pieds nus, consiste à aller dans les 15 cantons où se déroulent les luttes traditionnelles.
Des équipes bien formées sillonnent chaque jour un certain nombre de cantons. Une autre équipe reste en permanente à Kara.
Outre ces portes à portes, la particularité pour cette campagne cette année, est que ces médecins descendent également sur les terrains de luttes quelques minutes avant les empoignades pour sensibiliser les populations (lutteurs, spectateurs, visiteurs etc…).
« Nous avons voulu cette année, porter l’information sur les terrains de luttes, afin d’atteindre le plus grand nombre de personnes. Et nous avons constaté que nous sommes bien écoutés », se réjouit l’un responsables de l’Ong rencontré sur le terrain de luttes à Yadè.
Rappelons que l’Ong « Aimes-Afrique » a pour objectif principal d’œuvrer pour la promotion de l’Education pour la Santé au sein de la population à la base en impliquant fortement les agents de santé notamment les médecins, pharmaciens, infirmiers, sages-femmes… pour une amélioration de la santé et de l’éducation des populations les plus démunies dans la droite ligne des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en Afrique.
Créée le 19 janvier 2005, « Aimes-Afrique » compte plus de 220 médecins volontaires.
Cette Ong a opéré gratuitement avec succès, plus de 10.000 patients en chirurgie générale, en gynécologie, en ophtalmologie, en ORL et en stomatologie.
De multiples campagnes de consultations médicales spécialisées foraines ont été menées dans plus de 250 localités où plus 300.000 patients ont été pris en charge gratuitement par des médecins spécialistes togolais, maliens et burkinabé.
De Kara, Assinam PITOKO
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