Le ministre togolais du Commerce et de la Promotion du secteur privé, Ahoomey-Zunu Séléagodji, a noté samedi des défis à relever pour les pays bénéficiaires du Programme américain sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA), mécanisme facilitant les exportations des pays d’Afrique subsaharienne aux Etats-Unis.
« Comme toute préférence, c’est une bonne chose. Le problème se situe au niveau des défis que nos pays doivent relever pour pouvoir bénéficier de cette loi », a déclaré le ministre dans une interview exclusive à Xinhua.
Selon M. Ahoomey-Zunu, il s’agit notamment de se conformer aux conditions requises par la douane locale et américaine, ainsi que les exigences du client, la compétitivité des produits pour tout exportateur sous l’AGOA, et des questions liées aux prix, quantités, qualités et aux délais de livraisons.
Le ministre a fait remarquer qu’il était difficile de parler de « bénéfices réels » tirés par son pays de l’AGOA, à l’étape actuelle de son adhésion.
« A ce jour, il est difficile de parler de bénéfices. Notre pays est devenu éligible seulement en avril 2008 et toutes les dispositions sont en train d’ête prises pour permettre à nos opérateurs économiques de pouvoir exporter sous cette loi », a fait savoir le ministre, ajoutant qu’il n’y a pas encore de statistiques précises des exportations togolaises sous AGOA.
Pour le moment, les opérateurs économiques du Togo dépendent de façon informelle, dans le cadre de l’AGOA, du centre de commerce du Ghana, un des quatre centre financés par l’USAID (Agence américaine pour le développement international) sur le continent africain ( Ghana , Kenya , Botswana et Sénégal).
En vue de lever des difficultés liées à la dépendance de ce centre, le Togo a pris des dispositions pour négocier la création d’un centre d’informations AGOA dénommé Centre de ressources, qui sera installé à la Chambre du Commerce et d’Industrie du Togo le 20 juin prochain.
Sur la mise en œuvre du processus de l’AGOA, le ministre Ahoomey-Zunu évoque des difficultés qui résident principalement dans les conditions à remplir par les opérateurs économiques.
Il a appelé les Etats africains à promouvoir leurs exportations aux Etats-Unis à travers la réalisation d’un certain nombre d’activités.
Le ministre énumère, entre autres, la nécessité pour les entreprises d’utiliser les bases de données afin de mener des études de marché, et créer des « Labels » pour accroître les ventes auprès des consommateurs américains.
M. Ahoomey-Zunu a également mis l’accent sur la nécessité pour les producteurs et exportateurs de comprendre et respecter les normes et spécifications du client, le conseil des producteurs et exportateurs sur la fixation des prix, la description des produits, l’emballage et l’étiquetage, la sponsorisation des entreprises exportatrices, et de participer à des salons aux Etats-Unis.
« Il y a une grande palette d’activités à réaliser en amont et le coût de tout cela est très important pour les budgets de nos pays. Ce qui ne permet pas aux pays africains de maximiser leurs exportations », a déploré le ministre.
Grâce au programme exhaustif de préférences unilatérales américaines, plus de 6 400 produits des pays en développement bénéficient d’une exportation sans droits de douane aux Etats-Unis.
Le commerce entre le Togo et les Etats-Unis a été évalué en 2006, tous produits confondus, à 3,94 millions de dollars.
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