Le chef de la délégation de l’Union européenne Patrick Spirlet en tournée à l’intérieur du pays depuis mardi, afin de vérifier l’état d’avancement des projets financés par son Institution, s’est rendu mercredi à Niamtougou et à Kara, a constaté un envoyé spécial de l’Agence Savoir News.
A Niamtougou, dans la préfecture de Doufelgou, M.Spirlet a touché du doigt le travail abattu par l’ONG Action pour la Promotion et le Développement de la Femme (APDF) dans le cadre du projet de la promotion de l’accès des femmes et des filles au droit et à la justice.
C’est en présence du secrétaire général de la préfecture, du directeur du projet d’appui à la réforme de la justice et à la promotion des droits de l’homme, des chefs traditionnels que Mme Anne Kpédji, la coordonnatrice du projet a étalé les objectifs dudit projet.
Selon elle, le projet de promotion de l’accès des femmes et filles au droit et à la justice vise à élargir l’accès au droit à tous et permettre une jouissance effective des droits reconnus et améliorer l’accès des populations au droit et au service public de justice.
« C’est un projet de 10 mois qui a été financé en partie par l’UE à plus de 37 millions de francs CFA. Nous avions commencé nos activités en octobre dernier. Il s’agit surtout de conscientiser les femmes et les hommes sur le fait que les droits humains sont aussi ceux de la femme et qu’elles doivent en jouir autant que leurs homologues du sexe masculin », a-t-elle expliqué.
« Au cours de la réalisation de nos activités, nous avions renforcé les capacités de 60 acteurs de relais sur l’importance du mariage civil, de l’implication des femmes à la vie publique, des pièces d’Etat civil, du testament et du contrat de travail », a souligné Mme Kpédji.
Elle a indiqué que des campagnes de sensibilisation ont été aussi organisées pour lutter contre la violence et les recours en la matière, le règlement de conflits en matière de crédits et des causeries débats sur le droit de la femme.
« Nous avons donc par ce fait, animé des émissions radiophoniques et organisé des activités de terrain, appuyées par la vulgarisation des supports que sont les affiches, les dépliants, les boîtes à images et un guide pour les démarches juridiques », a-t-elle ajouté.
Pour M.Spirlet, ce projet est très important, car c’est un processus de consolidation de l’Etat de droit et de la démocratie, fondé sur une plus grande soumission de l’état et des citoyens à la règle de droit d’une part, et d’autre part l’intégration progressive du pays dans l’économie sous régionale et mondiale.
« Il s’agit de lutter contre la méconnaissance du droit des populations, de les informer et de les former sur la façon de faire valoir ses droits par une connaissance des procédures adéquates devant le juge approprié. Surtout que les cas d’injustices créent des tensions. Je trouve qu’il y a un travail qui est en train d’être fait en ce sens-là. Mais je pense qu’il faut aussi penser à l’appropriation du projet par les bénéficiaires », a-t-il précisé.
A Kara, le chef de la délégation de l’UE a visité le chantier de construction de la Cour d’appel de la ville. Un bâtiment à deux niveaux financé à plus de 708 millions de francs CFA par l’UE.
Aubin Baromi, le chef du projet a reconnu que les travaux ont pris du retard, mais qu’après la coulée des dalles, les travaux vont vite avancer.
« Nous avons accusé 5 semaines de retard. Nous sommes à 12% de la réalisation, or nous avons 15 mois pour finir ces travaux que nous avions débutés en septembre dernier », a-t-il souligné.
M.Spirlet a visité par la suite toujours dans la ville de Kara, les chantiers d’aménagement, d’assainissement et du bitumage du tronçon Hôtel Biova-Dongoyo, distante de 2 kilomètres 104 mètres, financés par son institution à plus 574 millions de francs.
Là aussi, même si les travaux sont réalisés à 46%, le délai de 8 mois pour finir les finir reste insuffisant selon Aladji Yaya, conducteur des travaux. La démolition des maisons constitue le plus grand handicap pour le démarrage effectif des travaux.
« Les gens ne veulent pas qu’on casse leurs maisons. Associé à ça, nous avons des problèmes des avec la Togolaise des Eaux (TDE). Les tuyaux d’adductions d’eau nous dérangent aussi. Chaque fois, nous invitons les responsables de la TDE soit à venir déplacer les tuyaux, soit à venir voir si on peut les décaler carrément », a-t-il expliqué.
En fin d’après midi, malgré la pluie, M.Spirlet s’est rendu dans les locaux d’INADES où il a fait le point avec les responsables du projet d’appui au développement de la filière céréalière au Togo.
Il a ensuite visité une Coopérative d’épargne crédit et d’une organisation de producteurs de céréales dans le village d’Agbalossi, situé à plus de 17 kilomètres de Kara.
Ce projet de 22 mois, vise selon Mme Marine Renaudin, assistante technique du projet, à renforcer la sécurité alimentaire au Togo par l’amélioration de la productivité en céréales et à la rémunération juste du travail du petit producteur de céréales.
« Avec ce projet, nous avons amélioré le revenu agricole par l’augmentation de la productivité et une meilleure maîtrise des circuits de commercialisation des céréales par le renforcement de l’organisation et de la mobilisation des ressources endogènes, la formation des leaders paysans, l’accès des producteurs au crédit de campagne, la formation des producteurs aux techniques d’agriculture durable, la construction de magasins de stockage etc.. « , a-t-elle expliqué.
De Kara, Nioclas KOFFIGAN
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