Le président ivoirien Alassane Ouattara a estimé samedi à Yamoussoukro (centre, 230 km d’Abidjan) qu’une « nouvelle page » s’ouvrait pour le pays, à l’occasion de son investiture officielle en présence de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement africains et européens, a rapporté l’agence Xinhua.
Alassane Ouattara a prêté serment en qualité de président de la République devant le Conseil constitutionnel ivoirien le 6 mai à Abidjan
« C’est un moment historique pour tous les Ivoiriens, un moment qui marque notre volonté commune d’écrire une nouvelle page de notre histoire », a déclaré Alassane Ouattara.
« La crise post-électorale est derrière nous », a-t-il relevé soulignant que la crise s’est achevée par « la victoire de la démocratie, la victoire du peuple souverain ».
Déclaré élu à l’issue de l’élection présidentielle du 28 novembre par la Commission électorale, Alassane Ouattara a dû recourir à la force armée pour faire partir du pouvoir son rival Laurent Gbagbo qui lui contestait son élection.
M. Ouattara tient les rênes du pays depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril.
« Plus qu’une simple cérémonie, c’est le retour de la Côte d’Ivoire sur la scène internationale que nous célébrons », a poursuivi Alassane Ouattara qui a rendu un « vibrant hommage » à la France et à son président Nicolas Sarkozy longuement ovationné dans la salle tout comme le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki- moon.
Les Casques bleus de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et les soldats de la Force française Licorne ont appuyé l’armée d’Alassane dans la guerre de deux semaines à Abidjan qui a emporté le président sortant.
Alassane Ouattara a réitéré son engagement de réconcilier les Ivoiriens, les appelant à « célébrer non pas la victoire d’un camp sur un autre mais un nouveau départ ».
« Le temps est venu de célébrer la paix, reconstruire le pays est le défi de notre génération », a-t-il indiqué.
« Nous allons nous rassembler et nous remettre en marche, nous le devons », a martelé Alassane Ouattara avant de lancer « un appel solennel à la réconciliation ».
« Allons à la réconciliation nationale et réapprenons à vivre ensemble », a-t-il encore dit.
Quelques minutes plus tôt, le Grand chancelier de l’Ordre national, Henriette Dagri Diabaté, a remis à M. Ouattara les attributs de son pouvoir en le recevant dans le grade de Grand maître de l’Ordre national matérialisé par « le collier de Grand croix ».
Par ailleurs, le nouveau président ivoirien a réaffirmé son engagement à former un gouvernement d’union nationale « dans les prochains jours » en vue de favoriser la réconciliation entre les Ivoiriens après l’impasse politique post-électorale meurtrière et la guerre qui s’en est suivie.
« Je m’engage à former un gouvernement d’union nationale dans les prochains », a-t-il rassuré.
Ce gouvernement qui va comprendre « toutes les forces politiques et la société civile » sera composé, selon M. Ouattara, »d’hommes et de femmes ayant un sens élevé de l’intérêt du pays ».
Les membres du gouvernement d’union nationale devront faire preuve de « compétence, de mérite et de probité », a-t-il souligné indiquant qu’une »tâche immense attend cette équipe ».
Pour lui, son investiture officielle en présence de 19 chefs d’Etat africains et européens dont le président français Nicolas Sarkozy devrait être célébrée »non pas comme la victoire d’un camp sur l’autre mais comme un nouveau départ ».
M. Sarkozy a pour sa part, évoqué une nouvelle politique africaine de la France.
Le président français qui s’adressait aux ressortissants français à la base militaire française de Port-Bouët au sud d’Abidjan a souligné qu’un hold-up électoral n’aurait été acceptable ni par la France ni par la communauté internationale.
« C’est une nouvelle politique africaine que nous mettons en oeuvre, et même une politique internationale », a-t-il précisé.
« Si nous n’avions pas obtenu de mandat de la communauté internationale, nous ne serions pas intervenus comme nous l’avons fait. La France est intervenue au nom du principe universel », a-t- il énoncé en substance.
Nicolas Sarkozy a par ailleurs assuré que la France gardera toujours ses forces militaires en Côte d’Ivoire dans le but d’assurer la protection de ses ressortissants.
La force française Licorne qui appuyait celle de l’ONU dans le maintien de la paix en Côte d’Ivoire comptait quelque 900 soldats peu avant la crise post-électorale avant d’être renforcée à 1700 éléments au plus fort de la crise.
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