Assise à même le sol à l’entrée du marché Hedzranawoé, Awa, 31 ans, a exposé diverses catégories de produits pharmaceutiques.
« J’ai des médicaments contre la fatigue et les maux de tête », lance la jeune fille à un journaliste de l’Agence Savoir News.
Non loin d’elle, sont exposé divers produits de beauté pour les femmes. Un petit coup d’œil dans les rayons, a permis de constater quelques produits déjà périmés.
Les marchés de la capitale, pour ne pas dire du pays sont de plus en plus envahis par les produits alimentaires et des médicaments de qualité douteuse, malgré des mesures prises et des actions menées des autorités togolaises et des Associations de défense des droits des consommateurs.
Les produits alimentaires et médicamenteux non conformes submergent les étals des commerçants et cela fait l’affaire de véreux commerçants.
En août 2005, plus de 2.569 cartons de cigarettes contrefaits dénommés « Superking » en provenance de l’Asie ont été saisis au Port autonome de Lomé et détruits.
En 2007, les agents des douanes togolaises des postes frontaliers ont saisi plus de 8.955 kilogrammes de cigarettes contrefaits.
Pour certains observateurs, les services de la douane et les services techniques du ministère du commerce et d’hygiène, ne sont encore à la hauteur de leurs missions.
« Bien vrai, ces différents services essaient de faire quelque chose, mais beaucoup restent encore à faire. Moi je dirai même qu’ils sont défaillants à l’allure où vont les choses », commente Jean Claude, expert en contrôle de qualité.
Les enquêtes ont révélé que les populations se ruent souvent sur ces produits – car ils sont souvent à la portée de toutes les bourses – qui ont des effets néfastes sur la santé..
Aujourd’hui avec l’avalanche des maladies cardio-vasculaires, du diabète et de l’insuffisance rénale, etc… beaucoup de spécialistes de la santé accusent l’alimentation comme étant l’un des facteurs les plus importants.
Dans les marchés, les usagers sont attirés de diverses manières par les commerçants.
Des fois, un matériel de sonorisation fait entendre des décibels de musique gospel, comme c’est de la mode à Lomé. Entre les morceaux, c’est la voix du commerçant qui attire les curieux. Le célèbre animateur fait la promotion du produit proposé aux clients.
Une foule qui scrute la marchandise est vite formée. A première vue, il s’agit là d’une «bonne affaire » que tout consommateur chercherait à saisir. Attention, ces produits et d’autres encore sont impropres à la consommation. Par exemple, sur la grande voie menant à Atikoumé, ces commerçants véreux font étals sur les rails usités. Le constat est plus alarmant. Certains vendeurs vont même jusqu’à trafiquer la date limite de consommation dans le but d’écouler leurs stocks de marchandises déjà périmées et donc impropres à la consommation.
« La situation est alarmante ces dernières années. Nous avons également fait le constat lors d’une descente inopinée dans le grand marché et le marché de Hedzranawoé en décembre dernier. Beaucoup de produits contrefaits et également primés sont déversés sur nos marchés », reconnaît un responsable d’une association de défense des droits des consommateurs.
« Nous sommes en train de nous organiser pour des actions concertées. Car au lieu de détruire ces produits avariés, certains commerçants préfèrent attendre cette périodes, notamment la période des fêtes pour les couler. Ils ont déjà des clients rompus à la tâche. Le schéma est le même pour les produits contrefaits. Ce sont les importateurs de ces produits d’origine qui achètent les contrefaits et font le mélange », explique ce dernier.
Au Togo, plusieurs associations de défense des droits des consommateurs exercent leurs activités sur le terrain. Faute de moyens financiers et de ressources humaines en nombre très réduit, les actions menées sur le terrain sont parfois inefficaces.
Nicolas KOFFIGAN
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